Ça pique, donc je me gratte. Et plus je me gratte… plus ça pique.
Une boucle infernale, un cercle pas du tout vertueux. Si vous êtes comme moi, août, septembre et octobre riment avec éternuements, yeux qui pleurent et nez en chute libre. Et chaque année, c’est le même sketch : j’oublie que je suis allergique. Je me persuade d’un rhume mystère, j’embrasse ma boîte de mouchoirs et je tiens bon… jusqu’à l’épiphanie.
Ah non, c’est juste mes allergies. Encore.
Direction pharmacie, retour en main avec mes antihistaminiques chouchous, et me revoilà fraîche comme la rosée. Ou presque.
Bon. Parlons un peu science (juste un peu, promis). Une allergie, en vrai, c’est le système immunitaire qui s’emballe un peu trop. C’est comme s’il hurlait « danger ! » en croisant… une pauvre graine de pollen ou un mini bout de protéine de poulet. Il appelle toute la cavalerie pour chasser un ennemi imaginaire, quitte à causer des dégâts collatéraux — parfois jusqu’à l’anaphylaxie. Bref, un zèle défensif pas toujours très malin.
Et devinez quoi ? Nos compagnons à quatre pattes ne sont pas épargnés.
Les chiens, surtout.
Les chats, un peu moins souvent (mais quand même parfois).
Les deux grandes familles d’allergies chez les animaux :
- Les allergies alimentaires : elles ne prennent jamais de vacances. Les symptômes sont présents toute l’année, car le problème vient de l’intérieur de la gamelle.
- Les allergies environnementales (aussi appelées atopies) : elles, elles suivent le calendrier des pollens. Août, septembre, octobre… le festival des gratouilles.
Mention spéciale pour :
- Les allergies aux piqûres de puces : un seul vampire et c’est l’apocalypse.
- Les allergies de contact : poussière, acariens, voire… vous (eh oui), deviennent suspects aux yeux d’un système immunitaire un brin parano.
Symptômes typiques d’un animal allergique :
- Démangeaisons infernales (le fameux prurit),
- Plaies, croûtes (menton et cou chez les chats, ventre chez les chiens),
- Mordillements de pattes, grattage intensif, léchages compulsifs,
- Et des nuits agitées pour tout le monde :
« Il gratte, il se secoue, il change de position, il va faire pipi, il se relèche, il recommence… et moi, je dors quand ? »
La semaine dernière, 80 % de mes patients étaient des compagnons allergiques… et des humains cernés, à bout de patience et de sommeil.
Kit de survie pour la saison des allergies :
Anticiper, c’est gagner.
Commencez les traitements préventifs (comme la cyclosporine) dès la mi-juillet. Votre vétérinaire peut même programmer un petit rappel téléphonique.
Le shampoing doux à la chlorhexidine, c’est votre allié anti-infections secondaires. Une fois tous les trois jours pendant la saison critique, et hop, ça soulage.
Nettoyez les oreilles, surtout les modèles pendants. Une fois par semaine, et tous les jours pendant 5 jours en cas de sécrétions brunâtres. Si ça persiste : cap chez le véto.
Traitement d’attaque en cas de crise :
- Pour les chiens : cortisone et/ou antihistaminique.
- Pour les chats : cortisone seule et parfois dans certain cas antihistminiques
(Attention, effets secondaires à surveiller. Mais parfois, c’est le seul moyen de retrouver un peu de paix.)
Côté gamelle :
- Allergie environnementale ? Choisissez une alimentation scientifiquement formulée pour soutenir la peau (c’est prouvé, pas juste écrit sur le sac).
- Allergie alimentaire ? Cap sur une diète hypoallergénique stricte sans protéine animale pendant 8 semaines minimum, puis rendez-vous avec votre vétérinaire pour la suite.
Vous n’êtes pas seuls (et votre chien non plus).
L’atopie, c’est une épreuve. Une vraie. Pour l’animal et pour vous.
Mais heureusement, les options sont nombreuses, les traitements efficaces, et les tests de plus en plus précis pour enfin comprendre ce qui cloche. Alors on respire, on gratte un peu moins, et on dort à nouveau sur ses deux oreilles… avec Cléo, calmement lovée à vos pieds.
Et si vous avez un doute, une crainte ou un besoin de plan d’attaque :
Votre vétérinaire préféré est là pour vous.